Pour présenter, en beauté, Isabelle d’Este, princesse de la renaissance italienne des XVe-XVIe siècle, j’ai choisi de faire parler, l’Arioste, le poète du “Roland furieux”, qui célébra maintes fois la marquise de Mantoue comme dans ces vers à sa louange :

La “Prima donna del mondo“, telle l’appelaient ses nombreux correspondants, telle elle s’efforcera de l’être au cours de sa vie (elle vécut jusqu'à 65 ans) ! Cette princesse éveille la curiosité et l’on cherche à comprendre quelle femme réelle pouvait se cacher sous les formules admiratives de ses contemporains. L’histoire de son temps voit en elle une femme exceptionnelle qui frappait les personnalités de premier plan : politiques, artistes, humanistes, dont les noms font une couronne à cette reine non couronnée. Rois de France qui firent les guerres d’Italie, empereurs tel Charles Quint et les papes fameux : d’Alexandre VI Borgia, Jules II à Clément VII.

Si nous nous penchons sur l’histoire tumultueuse de la première renaissance italienne, nous voyons que pendant 40 années de sa vie, Isabelle ne cessa de jouer un rôle éminent dans l’histoire de son époque tant par le mécénat qu’elle exerça que par le rôle de régente qu’elle joua à Mantoue dans les années difficiles des guerres d’Italie. À ce rôle, sa naissance et son éducation l’avaient préparée. Parler d’Isabelle d’Este, c’est la mettre sous les feux de toutes les familles princières d’Italie auxquelles elle est apparentée : La maison d’Aragon régnant sur Naples, la famille Sforza sur le Milanais, les Montefeltre, maîtres d’Urbino, et les Borgia qui tiennent Rome. À cette époque les Médicis règnent sur Florence et Venise, redoutable puissance maritime, cherche à s’étendre sur la terre ferme.