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6. Charles VIII en Italie

 

 

Charles VIII à la tête de ses troupes entrent en Italie, encouragé par Ludovic le More qui espère l’investiture du duché de Milan. Le roi de France avant d’envahir le royaume de Naples, veut s’assurer une position stratégique à Mantoue, contre Venise toute puissante. Malgré les propositions du roi de France, François qui craint les réactions de la République de Venise reste à son service, pour un moment !

1494, septembre : Les Français reçoivent un accueil triomphal. Depuis la mort d’Éléonore, sa mère, la marquise retrouve sa tradition francophile mais François louvoie et envoie deux représentants tant à Venise qu’au roi de France. Le but étant de sauvegarder Mantoue de toute ingérence étrangère. Charles VIII et le duc d’Este envahissent la Romagne. Isabelle laisse passer les troupes des conquérants à Bogoforte (territoire mantouan) et en informe François par lettre : il doit jurer n’en avoir rien su ! Jeu de dupes auquel Isabelle sera toujours très forte.

 

Charles VII est à Florence, accueilli triomphalement par Savonarole. Il descend vers Rome pour recevoir son investiture au royaume de Naples. Le pape Borgia, Alexandre VI s’enferme au château saint Ange, terrorisé par les menaces du roi de Naples qui menace de couper la tête de son fils Joffré, en résidence à Naples ! Pour l’apaiser, le roi de France propose de prendre pour garant son autre fils César avec lequel Isabelle aura maille à partir. Tout montre dans la vie et l’œuvre du pape Borgia que l’amour et l’intérêt de sa famille ont toujours été plus puissants que le salut de l’Eglise spirituelle. Il fait scandale en Italie comme en France. Tout cède devant l’avalanche des troupes françaises : “Francia ! Libertà !“ Les napolitains ouvrent leurs portes. Le roi Alphonse se réfugie en Sicile abandonnant son fils Ferrantino. Conquête achevée (quoique provisoire) “Le roi de France prit l’Italie avec un morceau de craie“ écrit Machiavel faisant allusion à la craie dont l’occupant marquait les logements des villes envahies.

Mais l’Italie bientôt se rebiffe ! Les libérateurs ne sont autres que des conquérants et les massacres se multiplient. Isabelle montre son inquiétude : elle accuse surtout l’impopularité du roi Alphonse, son oncle maternel qu’elle traite de lâche. Quant à Ludovic Sforza, son beau-frère, fort de l’accord de l’Empereur, il s’est auto-proclamé Duc de Milan. Maintenant les Français font peur. Venise craint les visées de Charles VIII sur l’Adriatique. Le pape Borgia tremble pour son trône car le cardinal Giulio della Rovere, conseiller du roi de France, réclame sa déposition pour simonie et concubinage.

ISABELLE D’ESTE - 6. Charles VIII en Italie

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